mardi 30 novembre 2010

Cahier de textes 5eC : géographie et histoire.

Fin de la trace écrite dans le tableau comparatif et petit texte de synthèse élaboré avec les élèves (définition de la pauvreté, nuances apportées en fonction des échelles, rapport entre la pauvreté et le développement durable).

Féodaux, souverains et premiers états au Moyen-âge.

Etude de cas : la bataille de Bouvines. Présentation des sources (images et textes), localisation (carte politique de l'Occident au XIIIe siècle, carte du royaume de Philippe-Auguste). Une enluminure met en place les personnages. Un extrait du Philippide permet d'introduire, à travers le rôle de Renaud de Boulogne et de Ferrand de Portugal, les notions du système féodo-vassalique.

lundi 29 novembre 2010

Cahier de textes 3eC : éducation civique.

Fin du TP : autour du texte de Montesquieu tiré de l'Esprit des lois, les élèves réfléchissent à la notion de séparation des pouvoirs, garantie d'un état de droit. Les exemples de dictatures vus en cours d'Histoire permettent d'illustrer cette notion. On voit les différentes formes d'états de droit à travers les exemples anglais (Bill of Rights) et allemands (constitution fédérale), avec une mise en perspective de la France.   

Cahier de textes 6eC : géographie.

Les élèves étudient la vidéo en deux parties (point de vue de l'agriculteur-éleveur, point de vue de l'habitant). On montre l'archaïsme des méthodes agricoles et ses conséquences sur l'absence d'équipement et l'isolement du village. On évoque l'exode rural et l'émigration vers l'Europe. Mais un texte permet de nuancer le propos (modernisation du mode de vie rural par le téléphone mobile, relativisation de l'exode rural par la construction d'une autoroute vers Dakar ou des flux pendulaires vers des villes moyennes).

-pour le 06/11/2010 : prendre son cahier de géographie et ses affaires d'éducation civique.

dimanche 28 novembre 2010

Voyage des 3eC : retour sur les lieux de mémoire de la Grande guerre en Artois.

Le cimetière de Sains et le mystère des quarante-neuf tombes chinoises.

Placée à quelques mètres de la ligne de tranchées, la cité du n°10 de Sains-en-Gohelle a été le théâtre de vifs combats. Ses écoles ont accueilli plus de 20 000 blessés. Le cimetière communal témoigne de cette position particulière sur le front. 893 soldats français y reposent, aux côtés de plus de 400 tombes de soldats alliés (214 Canadiens, 203 soldats du Royaume-Uni et un Australien). Dans le fond, un carré particulier regroupe 49 tombes de Chinois morts entre 1917 et 1919. A partir de 1916, plus de 90 000 Chinois furent amenés en Europe par les autorités militaires anglaises. Volontaires, ils s'étaient engagés pour un contrat de trois ans aux conditions sévères : sept jours de travail par semaine, dix heures de travail par jour, un franc de salaire quotidien. Les conditions de vie de ces soldats indigènes britanniques furent particulièrement difficiles : mauvais traitement des Anglais dans le camp de Noyelles (près du Havre), où ils étaient parqués et contrôlés, avec des châtiments corporels en guise de punitions ; travaux pénibles de manutention et de terrassement ; méfiance des populations locales (les rumeurs de "mangeurs d'enfants" couraient les corons à l'époque) ; isolement de la petite colonie dans le bois de Bouvigny (on y voyait parfois flotter des cerfs-volants le dimanche). ; malnutrition (du riz, des racines, peu d'aide alimentaire de la part de la population locale). De vivre ainsi, 33 Chinois (soit trois-quart des personnes inhumées dans le carré) moururent en 1919.

Pour plus de détails sur le sujet, par ici.

Le monument aux morts et des Japonais au cimetière d'Aix-Noulette.


La statue représente un poilu en position de défense, bombant le torse. Elle s’oppose à de nombreux autres monuments aux morts dont les images sont empreintes de tristesse, voire d'un rejet net de la guerre (monument de Liévin). Sous les pieds du soldat, il est écrit : « On ne passe pas », message clairement adressé aux Allemands, réaffirmant l’intangibilité de la frontière alsacienne.

Sur le monument, plus de cent victimes sont inscrites, dont vingt-huit victimes civiles (il n'y en a que deux pour la Deuxième Guerre mondiale). Elles représentent 21% de la population de la commune (1914). En 1918, la moyenne du nombre de décès  consécutifs à la guerre dans les communes de France est de 10%. La surmortalité d'Aix-Noulette s’explique surtout par le fort nombre de victimes civiles. Au début de la guerre, le village subit de sévères bombardements (obus) en provenance de la ligne de front toute proche, à un moment où la population locale n’était pas encore complètement évacuée.


Au cimetière communal se trouvent trois tombes de soldats canadiens portant des patronymes japonais (emplacement : rangée L sépulture 19, rangée N sépulture 9, rangée 0 sépulture 8) : des immigrés venus s’installer aux Etats-Unis (pays neutre jusqu’en 1917), qui volontairement passèrent la frontière pour s’enrôler dans les forces canadiennes.Ici,  le soldat Sugimoto, mort en 1917 à 33 ans.


On trouve aussi (comme à Lorette), des stèles mitoyennes : l'identité des deux combattants tombés ensemble était  connue mais les dégâts corporels étaient tels qu'on ne pouvait reconstituer l'intégrité physique de chaque dépouille. Dans le doute, une inhumation commune fut réalisée. Un monument de Neuville-Saint-Vaast, inauguré en 1935, montre une main portant une torche victorieuse. L'intérêt de la sculpture réside dans le bracelet d'identification porté au poignet, moyen inventé durant la Grande guerre pour récolter l'identité des morts laissés sur le champ de bataille ou enterrés dans des cimetières temporaires, avant une inhumation définitive dans une nécropole ou dans la commune d'origine.


 Le" Cabaret rouge" et le soldat inconnu canadien.


Le cimetière fut aménagé par les troupes britanniques en mars 1916. Il fut utilisé jusqu'en août 1917, principalement par le Corps d'armée canadien et la UK's 47th (London) Division. Après l'Armistice, on l'agrandit considérablement, en raison de la concentration de plus de 7 000 sépultures venant des champs de bataille de l'Arrageois et d'autres lieux de sépulture temporaires situés sur le front Nord. « Cabaret-Rouge » fait référence à une maison qui se trouvait à environ un kilomètre au sud de Souchez. Ce nom fut en outre donné à la tranchée de communication qui se terminait à l'est du cimetière. Le cimetière compte environ 8 000 sépultures britanniques, dont celles de 325 Canadiens identifiés et 425 non identifiés (plus quatre tombes allemandes).
Le 25 mai 2000, la dépouille d’un soldat non identifié mais canadien (lot 8, rangée E, sépulture 7) a été ramené à Ottawa (Canada) pour constituer la tombe du soldat inconnu de la nation canadienne.

Lorette, nécropole artésienne.


Lorette est une importante nécropole française. Édifiée en 1925 sur une superficie de 13 hectares, au sommet de la colline qui a vue s'opposer les troupes françaises et allemande durant la première grande bataille d'Artois (octobre 1914-octobre 1915), elle accueille plus de 40 000 corps dans des tombes individuelles et dans sept ossuaires. Deux détails remarquables : la tombe du général Barbot, mort en 1915, alignée avec les autres croix, sans souci de distinction dû au grade ; la tombe conjointe d'un père et d'un fils, les Rousseaux, le premier mort en  1915, le second en 1943. Du haut de la colline (167 mètres), la tour-lanterne, haute de 52 mètres, éclaire de nuit les alentours. Elle contient trente-deux tombes de soldats inconnus (dont des soldats de la Deuxième Guerre mondiale, de la Guerre d'Indochine et de la Guerre d'Algérie), des restes de déportés et un ossuaire accueillant les dépouilles de 8000 combattants. Au premier étage, on trouve un intéressant petit musée et une belle exposition photographique permanente. Au sud, un carré musulman comprend 543 tombes orientées vers la Mecque. Cet endroit a été profané à trois reprises (en avril 2007, avril et décembre 2008) avec, notamment, des inscriptions islamophobes.


Depuis, des caméras thermiques ont été mises en place, permettant à la gendarmerie locale d'intervenir lorsque les Gardes d'honneur sont partis. On trouve aussi des tombes de soldats français de confession juive, dont celle de Marcel Lelouch, parent du célèbre réalisateur.

Pour aller plus loin, par ici.

Le cimetière allemand de Neuville-Saint Vaast.


S'étalant sur près de 10 hectares, c'est la plus importante nécropole allemande de la Première Guerre mondiale en France. Elle compte 44 833 soldats tombés en Artois, notamment lors des batailles de la colline de Lorette d'août 1914 à fin 1915, des hauteurs de Vimy en 1917 et au printemps 1918. Les combattants appartenaient à plus de 100 unités militaires différentes. Le cimetière militaire s'étend sur plus de 10 hectares, au hameau de la maison Blanche. Elle dispose d'un bâtiment d'entrée avec un beau plan en relief du théâtre des opérations. 36 793 soldats reposent sous des croix noires, dont 36 178 nominatives, et 8 040 dans des ossuaires. Du centre de la nécropole, marqué par une grande croix noire, partent des allées bordées d'acacias. Sur chaque croix  métallique figure l'identité de quatre soldats. Cent vingt neuf sépultures juives, constituées de stèles de pierre, portant l'étoile de David, sont mêlées aux autres tombes, sans distinction particulière, contrairement au cimetière de Lorette. L'aspect ténébreux du lieu (le noir omniprésent) peut s'expliquer par le fait que les Alliés avaient imposé, au moment du Traité de Versailles (1919), une couleur spécifique pour les cimetières militaires de chaque camp, le blanc aux vainqueurs, le gris ou le noir aux vaincus.
   
Vimy, en territoire canadien.


Vimy est une colline qui commande le bassin minier de Lens, la plaine de Douai et les hauteurs de l'Artois. Sa maîtrise était essentielle pour contrôler la région. Les Français échouèrent dans leur tentative de contrôle de la crête durant tout le  début du conflit. Ils furent remplacés dans le secteur par les Anglais en 1916. Ces derniers y réalisèrent d'importants travaux  de terrassements et de creusements : un réseau de tranchées de six kilomètres qui menait à l'arrière, vers le Mont-Saint-Eloi, où était situé l'état-major et le barrage-roulant d'artillerie ; un réseau de souterrains creusés par des mineurs gallois, d'une profondeur maximale de trente mètres, qui doublait le réseau  allemand.  Le matin du 9 avril 1917, une gigantesque bataille de quatre jours mit aux prises 35 000 Canadiens et 10 000 Allemands. Plus de 11 000 Canadiens y perdirent la vie. Mais grâce à un entraînement intensif de plusieurs mois dans des conditions proches du réel théâtre des opérations, grâce aussi à une utilisation ingénieuse de la mitrailleuse comme arme mobiles d'attaque et de sécurisation des positions prises durant l'offensive, les Canadiens parvinrent à conquérir un site stratégique réputé imprenable. Le monument commémoratif, inauguré en 1936 par Édouard VIII après onze ans de construction, est posé sur la ligne de crête qui domine toute la plaine de Flandre, jusqu’à Lille et aux collines de Belgique. Il porte le nom de toutes les victimes identifiées. Le parc de 110 hectares est une propriété canadienne depuis 1922. La forêt qui l’entoure est composée d’essences importées du Canada. Elle est inaccessible à pied car elle peut encore receler des pièges en fer, voire des munitions non explosées.

Une ligne de tranchée reconstituée (sacs de sable en ciment) permet d'appréhender l’aspect du réseau à l’époque : souvent moins hautes qu’un corps debout, organisées en lacet pour éviter les tirs en enfilade, sommairement aménagées autour d’un énorme cratère provoqué par une mine souterraine, que les Anglais avaient fait exploser en 1916 pour sécuriser le creusement de leurs boyaux. Entre la tranchée canadienne et la tranchée allemande, le no man's land est large de vingt-cinq mètres.Du côté allemande, on remarque des bunkers en béton qui permettaient de protéger les tireurs d'élite. Les Anglo-saxons n'ont pas utilisé le béton pour leurs tranchées, sans doute parce que ce matériau donnait à des soldats démoralisés le sentiment de s'installer dans une guerre longue.    

Les tunnels ont servi d’abris aux troupes avant l’attaque, de point de retrait pour l’état-major et de lieu de repos et de départ pour les estafettes. Un grand privilège pour ces messagers volontaires :  dormir dans un lit, car leur espérance de vie moyenne au combat dans le poste ne dépassait pas six à sept jours. Les tirs de précision des snipers allemands étaient redoutables. Elles ont aussi été un moyen de contourner les lignes allemandes par dessous, en posant des mines souterraines meurtrières. Les conditions de vie étaient difficiles : l'obscurité, pas de lieux d’aisance, l'humidité permanente que l'on essayait de combattre avec des pompes, la boue, (les sols en ciment ne viendront que plus tard), l'obsession du silence car les Allemands pouvaient entendre les communications télégraphiques avec des stéthoscopes (la craie est une grande conductrice d'ondes sonores). La photographie montre le tunnel Blackwatch, du nom d'un régiment constitué d'Écossais émigrés au Canada, tous âgés de dix-sept ou dix-huit ans. Ses soldats attendirent trente-six heures debout, dans la boue, le silence et le secret de leurs pensées, un paquetage de quarante kilos sur le dos, avant de pouvoir sortir au matin du 9 avril, dans une formidable tempête de neige qui, heureusement, soufflait dans les yeux des Allemands. Pour des clichés plus précis sur le tunnel Grange, par ici.



Vimy est un lieu de mémoire important pour les Canadiens : la bataille qui s'y est déroulée a permis de celer l'unité d'une nation composite constituée d'immigrés. On trouve dans le tunnel Grange une feuille d'érable gravée dans la craie. Près de cinquante ans avant que cette feuille ne devienne le symbole officiel du Canada !

Pour en savoir plus sur le site, par ici.

Pour d'autres photographies, le compte-rendu d'une autre sortie scolaire faîte par des Troisièmes en 2006. Par ici.

Cahier de textes 5eB : géopraphie.

La pauvreté en France : entrée par les clichés mentaux des élèves sur la pauvreté en France, confortés par une recherche rapide de photographies sur Google. Un texte permet de définir les critères de pauvreté du pays. On évacue la question des inégalités de revenues (définition de classes moyennes à travers une carte des répartitions salariales dans les régions françaises) pour insister sur des critères qualitatifs : étude de cas -la Seine-Saint-Denis. Un tableau statistiques permet de définir les problèmes liés à la déscolarisation et à l'emploi, qui conditionnent une condition de pauvreté que l'on décrit (problèmes de logement et d'équipement, malnutrition, problèmes de santé comme l'obésité) et que l'on compare avec celles vues en Inde et au Mali.

Trace écrite : tableau complété.

vendredi 26 novembre 2010

Cahier de textes 6eD : géographie.

Les élèves étudient la vidéo en deux parties (point de vue de l'agriculteur-éleveur, point de vue de l'habitant). On montre l'archaïsme des méthodes agricoles et ses conséquences sur l'absence d'équipement et l'isolement du village. On évoque l'exode rural et l'émigration vers l'Europe. Mais un texte permet de nuancer le propos (modernisation du mode de vie rural par le téléphone mobile, relativisation de l'exode rural par la construction d'une autoroute vers Dakar ou des flux pendulaires vers des villes moyennes).

Cahier de textes 3eC : histoire.

Sortie : circuit des lieux de mémoires artésiens de la Première Guerre mondiale (Lorette, Vimy -visite des tunnels et des tranchées, cimetières du Cabaret Rouge et de Neuville Saint-Vaast, monument aux morts et cimetière d'Aix-Noulette).  

jeudi 25 novembre 2010

Cahier de textes 5eA : géographie.

Correction du TP sur le Slum de Darchavi à Bombay : analyse et description de la pauvreté urbaine à grande échelle, d'un pays émergent

Localisation de Bombay et de l'Inde sur la carte de la pauvreté mondiale et sur le fond de carte vierge.

Cahier de textes 5eB : géographie.

Correction du TP sur le Slum de Darchavi à Bombay : analyse et description de la pauvreté urbaine à grande échelle, d'un pays émergent

Localisation de Bombay et de l'Inde sur la carte de la pauvreté mondiale et sur le fond de carte vierge.

Correction du TP sur la campagne malienne : analyse et description, à échelle régionale, d'une pauvreté de PMA. 

Localisation du Mali sur la carte de la pauvreté mondiale et sur le fond de carte vierge.

Les élèves mettent en évidence dans le tableau de synthèse, une définition de la notion de pauvreté et sa relativité entre deux pays (un PMA et un pays émergent) ou deux régions (un rural et un urbain en Inde). 

Cahier de textes 6eC : géographie.

Croquis de Venteuil complété.

II Habiter un village de la savane sénégalaise.

Une image Google Earth donne à une description comparée avec celle de Venteuil et à l'émission d'hypothèses (milieu, relief, activités économiques, niveau de développement). Projection d'une vidéo (Paysages, France 5) qui permet de voir les points de vue de l'agriculteur et de l'habitant.

Cahier de textes 5eC : géographie.

La pauvreté en France : entrée par les clichés mentaux des élèves sur la pauvreté en France, confortés par une recherche rapide de photographies sur Google. Un texte permet de définir les critères de pauvreté du pays. On évacue la question des inégalités de revenues (définition de classes moyennes à travers une carte des répartitions salariales dans les régions françaises) pour insister sur des critères qualitatifs : étude de cas -la Seine Saint Denis. Un tableau statistiques permet de définir les problèmes liés à la déscolarisation et à l'emploi, qui conditionnent une condition de pauvreté que l'on décrit (problèmes de logement et d'équipement, malnutrition, problèmes de santé comme l'obésité) et que l'on compare avec celles vues en Inde et au Mali.

Trace écrite : tableau complété.

Cahier de textes 6eD : géographie.

Habiter Venteuil : l'habitant. A partir du paysage de Venteuil et de la carte à grande échelle, les élèves réfléchissent sur le mode de vie (habitats, activités, mobilités) des ruraux majoritaires, non liés à l'activité viticole. Deux photographies (un service commerciale itinérant et une boulangerie) pose la question de l'isolement, de l'absence de services et de la nécessité de posséder un véhicule.

Habiter Venteuil : le touriste. La couverture d'un guide touristique et œnologique invite les élèves à réviser leur point de vue sur l'isolement du village, et sur l'activité purement agricole des exploitants. La mise en scène d'un paysage protégé (développement durable) est expliquée à partir d'une image de bateau-mouche sillonnant la Marne.
Croquis de Venteuil complété.

II Habiter un village de la savane sénégalaise.

Une image Google Earth donne à une description comparée avec celle de Venteuil et à l'émission d'hypothèses (milieu, relief, activités économiques, niveau de développement). Projection d'une vidéo (Paysages, France 5) qui permet de voir les points de vue de l'agriculteur et de l'habitant.

Cahier de textes 3eC : histoire et éducation civique..

La préparation de la Libération est vue à travers trois dimensions : l'action militaire des maquis (carte +récit de l'action des maquisards du Vercors) ; la préparation de la refondation de la France avec la Charte du CNR ; la libération et les épurations (contraste entre une image du 26 août 1944 sur les Champs Elysées et des femmes tondues).

Le Citoyen, la République, La Démocratie.

I La France : une démocratie et un état de droit.

TP en deux ateliers sur des textes constitutionnels européens passés et présents (acquis de 4e + acquis du cours d'histoire de 3e).

mercredi 24 novembre 2010

Ciné-club : Invictus.

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
William Ernest Henley, 1875.

Voici la bande-annonce du film.


Invictus
Bande annonce vf publié par CineMovies.fr - Les sorties ciné en vidéo

La fiche technique du film est par ici.

Les critiques.

Un avis réservé: Pascal Mérigeau, Eric Coubard (2009) :

"Invictus est un beau film de propagande pour le sport, pour l'Afrique du Sud, pour Nelson Mandela, pour la Coupe du Monde de Football 2010. Mais au pays des Bisounours. "

Un avis positif avec quelques réserves : Pierre Fornerod, Ouest-France (2009) :

"Une histoire comme Hollywood aime à les ecrire, tant elle cultive le bon sentiments (...) Mais les dessous de cette victoire annoncée auraient mérité d'être fouillés dans une certaine subtilité."

 Un avis positif : Arnaud Schwartz, La Croix (2009) : 

"Un film magnifique (...) La mise en scène de Clint Eastwood est éblouissante. Maîtrisant parfaitement les codes du grand récit classique, le cinéaste signe l'un de ses plus beaux films."

Et l'avis des élèves ?

Avis positif pour la plupart. Justine C. et Abdel J.ont aimé l'œuvre dans sa totalité. Martin K. a apprécié sa dimension politique, une certaine façon de montrer comment un événement sportif peut devenir un instrument permettant au pouvoir de travailler l'opinion publique d'un pays. Daniel D., en amateur de rugby, a été sensible aux matchs, selon lui très bien filmés. Manon B. a particulièrement apprécié le final, tendu et émouvant. Alice M. a été touchée par la noblesse générale du propos. Mais Laurine P. et Valentine H. ont été assez peu réceptives. Il faut dire qu'elle n'aiment pas beaucoup le sport ! Le groupe a mené un débat sur les mérites comparés du cinéma et de la télévision dans la captation d'un geste sportif : l'immédiateté de la retransmission télévisée contre la mise-en-scène du film (caméra sur le terrain, découpage, ralentis qui étirent le temps à quelques secondes de la fin), qui fait pénétrer le spectateur au cœur du terrain mais s'arrange aussi un peu avec certaines réalités. Les Neo-Zélandais étaient victimes d'intoxication alimentaire ce jour-là. Beaucoup vomissaient sur le terrain, fait que le film, dans sa volonté d'embellir la victoire des Springboks ne montre jamais). 

Qu'est-ce que ce film apporte à la connaissance d'un élève de collège ?

-il montre de façon claire (quoiqu'un brin caricaturale) les inégalités de développement spatiales et sociales en Afrique du Sud. Les Noirs des townships vivent dans un grande pauvreté ou travaillent au service des Blancs. Ils pratiquent le football, sport qui ne nécessite pas d'infrastructures couteuses. Les Blancs vivent dans des centre-villes ou des périphéries aisées. Ils pratiquent le rugby. La première scène du film (la libération de Mandela) montre deux stades séparés. L'un est bien entretenu, occupé par une équipe de rugby blanche. L'autre est en friche. Des Noirs y jouent au foot avec un ballon usé. Ils ne se mélangent pas car ils ne pratiquent pas le même sport collectif. 

-il décrit les premiers mois de la présidence de Nelson Mandela (1995) et revient sur ses dix-huit années d'incarcération à Robben Island.  Le poème Invictus du britannique William Ernest Henley (1849-1903) a permis au leader de l'ANC de motiver et d'encourager ses amis prisonniers, dans le cadre d'un enseignement classique qui portera le nom d'"Université Mandela". Le film montre aussi les deux objectifs principaux de son mandat présidentiel : assurer la réconciliation raciale de l'Afrique du Sud et relancer l'économie du pays. Si Eastwood insiste sur la manière qu'à eu Mandela d'utiliser la coupe du monde de Rugby pour  imposer l'unification d'un peuple divisé par des années d'Apartheid (l'Afrique du Sud comprenait, en 1995, 43 millions d'habitants dont 79 % de Noirs et 10 % de Blancs), il montre les voyages d'affaires internationaux menés par le président comme autant de corvées. Si le réalisateur américain décrit un homme politique habile à manier les événements et les symboles, il donne aussi de lui une image un peu puérile (et imméritée) de grand gamin fuyant les réunions de travail pour regarder les matchs à la télévision. En outre, l'optimisme un peu niais du film (l'impression que le peuple s'est réconcilié après la victoire des Spingboks lorsque Mandela repart en voiture après la finale) occulte le refus persistant du pardon chez de nombreux Noirs et le racisme durable au sein d'une minorité de Blancs. Si le chef d'état Mandela sort grandi de cette œuvre, il ne faut oublier le fait qu'il soit resté peu de temps au pouvoir (cinq ans, le temps d'un mandat) et qu'il n'ait pas appréhender les trois problèmes actuels  du pays : les effets pervers de la discrimination positive, qui a favorisée une petite élite noire et a condamnée les Blancs les plus pauvres à  une grande précarité ; la montée de la criminalité ; la pandémie du SIDA.  
 
-il montre que la réconciliation d'un peuple divisé par des années de racisme d'Etat doit passer par le pardon (des Noirs à l'égard des Blancs) et par la compassion (des Blancs à l'égard des Noirs), afin d'éviter la guerre civile. 

Pour aller plus loin...

Certains films ont montré les cruautés du régime d'Apartheid qu'a combattues Mandela, comme A world apart de Chris Menges (1988) ou Une saison blanche et sèche d'Euzhan Palcy (1989), adapté du beau roman d'André Brink. GoodBye Bafana de Bille August (2007) raconte les années de prison de Mandela.



Mon nom est Tsotsie de Gavin Hood (2005) décrit les problèmes de la société sud-africaine actuelle avec beaucoup de réalisme et d'émotion.

mardi 23 novembre 2010

Cahier de textes 3eC : histoire.

II La France résistante.

Mise en parallèle de la Résistance extérieure : analyse du discours de De Gaulle préparé par les élèves + affiche gaulliste (FFL)  ; et de la Résistance intérieure : témoignage de Raymond Aubrac sur l'organisation d'un réseau. Récit du rôle de Jean Moulin par le professeur. Lecture de quelques extraits du programme dCNR pour montrer le caractère prospectif de la Résistance (préparation d'une république réformée).  

Cahier de textes 5eA : géographie.

TP sur la pauvreté dans le monde (30 minutes).

Cahier de textes 5eB : géographie.

TP sur la pauvreté dans le monde (30 minutes).

Cahier de textes 6eD : géographie.

Habiter Venteuil : l'agriculteur. Les élèves localisent la maison de l'agriculteur qui fabrique la bouteille décrite en classe et ses parcelles. On explique l'organisation du travail viticole (matériel, entretien et logique de l'organisation des routes de vignes en fonction du milieu), son impact sur le niveau de vie de l'exploitant, la modernité  de ce travail agricole, à l'aide d'images.

lundi 22 novembre 2010

Cahier de textes 3eC : histoire.

La carte de la France occupée est complétée en classe. Analyse de deux affiches de propagande qui introduisent la notion et les principes de la Révolution nationale. On nuance son étendue géographique, temporelle et sa pénétration au sein de l'opinion publique. Analyse du discours de Laval (juin 1942) et du premier statut des Juifs (octobre 1940) pour définir les principes et les motivations de la Collaboration de Vichy. récit de la Rafle du Vel'd'Hiv et des actions de la Milice. Trace écrite sous forme de texte à trous. 

1/ La débâcle et la naissance de Vichy.
2/La "Révolution nationale".
3/Une collaboration d'état.

Cahier de textes 5eC : géographie.

Correction du TP sur le Slum de Darchavi à Bombay : analyse et description de la pauvreté urbaine à grande échelle, d'un pays émergent

Localisation de Bombay et de l'Inde sur la carte de la pauvreté mondiale et sur le fond de carte vierge.

Correction du TP sur la campagne malienne : analyse et description, à échelle régionale, d'une pauvreté de PMA. 

Localisation du Mali sur la carte de la pauvreté mondiale et sur le fond de carte vierge.

Les élèves mettent en évidence dans le tableau de synthèse, une définition de la notion de pauvreté et sa relativité entre deux pays (un PMA et un pays émergent) ou deux régions (un rural et un urbain en Inde). 

Cahier de textes 6eC : géographie.

Habiter Venteuil : l'habitant. A partir du paysage de Venteuil et de la carte à grande échelle, les élèves réfléchissent sur le mode de vie (habitats, activités, mobilités) des ruraux majoritaires, non liés à l'activité viticole. Deux photographies (un service commerciale itinérant et une boulangerie) pose la question de l'isolement, de l'absence de services et de la nécessité de posséder un véhicule.

Habiter Venteuil : le touriste. La couverture d'un guide touristique et œnologique invite les élèves à réviser leur point de vue sur l'isolement du village, et sur l'activité purement agricole des exploitants. La mise en scène d'un paysage protégé (développement durable) est expliquée à partir d'une image de bateau-mouche sillonnant la Marne.

dimanche 21 novembre 2010

Les traces de châteaux-forts disparus dans le Nord de la France.

Dans notre région, les châteaux-forts ont laissé des traces plus ou moins nettes. Si certains édifices construits ou profondément remaniés après le XIVe siècle sont encore visibles, voire ouverts au public ( par exemple  Bours, Olhain, Fressin, Potelle, Boulogne-sur-mer), d'autres ont complétement disparu. On ne peut deviner la trace de leur existence passée que d'un point de vue élevé. L'archéologie aérienne et l'étude minutieuse d'images issues des globes virtuels peuvent apporter d'intéressants éclairages.

A-Les mottes castrales :

Si  des forteresses rurales primitives existent au IXe siècle, durant la période carolingienne, c'est vers l'an mille que l'on voit apparaître les premiers édifices castraux avec la multiplication des  principautés féodales. Vers le XIe siècle, parallèlement à l'augmentation de la puissance des châtellenies indépendantes, la croissance de la population et le début des défrichements, les châteaux couvrent toutes les régions situées entre la Loire et le Rhin, sous la forme de mottes castrales. Le château à motte est composé d'un tertre de six à dix mètres de hauteur, flanqué d'une enceinte semi-circulaire formant une basse-cour, sur lequel est bâti un édifice, le plus souvent en pierre. Le tertre et la basse-cour sont entourés d'un rempart de terre palissadé. Aujourd'hui, la construction principale souvent a souvent disparu. Il reste le tertre, dont le fossé est généralement comblé.

Le chroniqueur Lambert d'Ardres relate l'érection du donjon de bois du seigneur Arnoul d'Ardres vers 1120 :

"Comment Arnould fit une grande et belle maison dans le castrum d'Ardres : en voici la description.
Ensuite, la paix étant faite et ratifiée entre Manassès, comte de Guines, et Arnoul, seigneur d'Ardres, celui-ci fit faire sur la motte d'Ardres, grâce à l'admirable travail des charpentiers, une maison de bois qui surpassait toutes celles construites en ce même matériau dans la Flandre d'alors.
Ce fut un artisan de Bourbourg, un charpentier du nom de Lodewic, presque l'égal de Dédale par son habilité professionnelle, qui la fabriqua et la charpenta.
Il la dessina et la fit presque comme l'inextricable labyrinthe, resserre après resserre, chambre après chambre, logis après logis, continuant par les celliers puis par les magasins à provisions ou greniers, édifiant la chapelle à l'endroit le plus approprié, en haut dans la partie orientale de la maison.
Il y aménagea trois niveaux, superposant chaque plancher à bonne distance l'un de l'autre, comme s'il les suspendait en l'air. Le premier niveau était à la surface du sol : là se trouvait les celliers et les magasins à grains ainsi que de grands coffres, des jarres, des tonneaux et autres ustensiles domestiques.
Au second niveau il y avait l'habitation et la pièce à vivre de la maisonnée. S'y trouvaient les offices, celui des panetiers et celui des échansons, ainsi que la grande chambre où dormaient le seigneur et sa femme et, attenant à celle-ci, un cabinet, chambre ou dortoir des servantes et des enfants. Dans la partie la plus reculée de la grande chambre il y avait une sorte de réduit où, au point du jour, le soir, en cas de maladie, pour faire les saignées ou encore pour réchauffer les servantes et les enfants sevrés, on avait l'habitude d'allumer le feu.
A ce même étage, la cuisine faisait suite à la maison : elle avait deux niveaux. En bas étaient mis les porcs à l'engraissement, les oies destinées à la table, les chapons et autres volailles tout prêts à être tués et mangé. En haut vivaient les cuisiniers et les autres préposés à la cuisine; ils y préparaient les plats les plus délicats destinés aux seigneurs, ainsi que la nourriture quotidienne des familiers et des domestiques.
Au niveau supérieur de la maison il y avait des chambres hautes. Dans l'une dormaient les fils du seigneur, quand ils le voulaient ; dans une autre ses filles, parce qu'il le fallait ainsi; ailleurs les veilleurs, les serviteurs chargés de la garde de la maison et les gardes prêts à intervenir, toutes les fois qu'ils prenaient leur repos.
Des escaliers et des couloirs menaient d'étage en étage, de la maison à la cuisine, de chambre en chambre et aussi de la maison à la loge , dont le nom venait de logos qui veut dire discours - et c'est à juste titre car les seigneurs avaient coutume de s'y asseoir pour d'agréables entretiens -, comme de la loge à l'oratoire ou chapelle, comparable par ses sculptures et ses peintures au tabernacle de Salomon.

in Lamberti Ardensis historia comitum Ghisnensium
M.G.H., Scriptores, t.XXIV, éd. J. Heller, 1879, chapitre 12"

Cette description insiste moins sur la dimension militaire de la motte castrale que sur le caractère domestique du castrum (organisation des pièces à vivre), sur l'importance des pièces réservées aux proches du seigneur (surtout la chambre, cœur d'un édifice conçu pour une seule famille, lieu de vie et de reproduction du pouvoir seigneurial) et les espaces dévolus aux fils et aux filles, "réservoirs" des  jeunes générations dont la fonction est d'enraciner et de faire perdurer le pouvoir de la lignée.

Voici une vue de la motte d'Ardres dont on devine le fossé semi circulaire et la basse-cour. 


Pour d'autres informations sur l'endroit, on peut consulter cette page, avec des citations de Robert Fossier et Georges Duby et une meilleure vue de la motte. Par ici

D'autres mottes sont à peine visibles, comme celle d'Ablaincourt (Somme). On distingue dans la parcelle triangulaire, l'aula de l'ancienne motte arasée, dont la basse-cour a servi de point de départ à la construction du village.    

Une autre image est disponible sur l'excellent site archeologie-aerienne. Par ici.

B-Les châteaux-forts.

On peut trouver la trace de forteresses plus tardives et plus complexes, aujourd'hui complétement disparues. Le château de Malmaison, localisé près du village d'Ors (Nord), fut édifié au début du XIIIe siècle. Il reprenait un plan courant à l'époque : un donjon imposant, entouré d'une enceinte et de douves. Détruit au XVe siècle (les restes de la tour principale étaient encore visibles au XIXe siècle), il ne reste aujourd'hui qu'une trace (deux cercles imbriqués et une partie ennoyée qui correspond peut-être aux fossés de l'époque)rappelant l'allure circulaire de l'édifice.

   
Le château de Saint Pol-sur-Ternoise a laissé des traces plus marquantes. La présence d'un fort est attestée dès la fin du IXe siècle, puisque la référence à Saint Paul proviendrait de la protection que le saint aurait offerte au comté de Tervana et à sa forteresse lors d'une incursion danoise en 881. Un château était présent dès le XIe siècle, détruit par le comte de Flandre Charles le Bon en 1119, puis reconstruit. On distinguait  au XIIe siècle un château-neuf et un château-vieux. Pour voir le plan du château et une image de la ville et de son château issue de l'album de Croy, cliquez ici. En 1537, Saint-Pol et son château furent victimes de la guerre que se livraient François 1er et Charles le Quint. La ville fut prise et "l'armée impériale demeura trois jours devant S. Paul après la prise de la ville; pendant ce temps le comte de Bures fit brusler la ville, raser le chasteau et abbatre la grosse tour..." (16-19 juin, d'après les mémoires de Martin du Bellay). Il suffit d'attacher une solide corde à quelques moellons mal placés au bas du donjon et de tirer  vigoureusement pour abattre l'édifice entier et le précipiter au bas de la colline. Des ruines subsistaient encore au XVIIe siècle. Aujourd'hui, le site est un parc urbain de 1,5 hectares (racheté par la ville au XIXe siècle) sur lequel ont été aménagés un théâtre de verdure et un parcours d'accrobranche. Un petit parcours pédestre permet de deviner encore quelques vestiges. Des recherches récentes ont mis à jour, dans le quadrilatère évidé qui était à la base du donjon, des restes alimentaires (os d'animaux) prouvant la fonction de stockage de la pièce la plus froide du château.


Sources :
André Châtelain, Châteaux-fort, images de pierre des guerres médiévales, Paris,  1991, Desclée de Brouwer.
Georges Duby, Le chevalier, la femme et le prêtre, Paris, Hachette,1981.
Robert Fossier, Enfance de l'Europe : aspects économiques et sociaux, tome 1, L'homme et son espace, Paris, PUF, coll. nouvelle clio, 1982.

Pour aller plus loin : 
Le site Castelmaniac propose des fiches, des exemples, des bibliographies, des liens, des vidéos...Très complet.
Un beau dossier de la BNF sur le château médiéval, avec notamment de petites vidéos faciles d'accès.

samedi 20 novembre 2010

Habiter le monde rural

I Venteuil, un village viticole de la Marne (France).



Venteuil est un petit village de la vallée de la Marne (51) situé à une trentaine de kilomètres au sud de Reims, entre Épernay à l'est et Dormans à l'ouest.
Il est situé au cœur du vignoble champenois. Venteuil compte 558 habitants répartis en un village principal et deux petits hameaux, Arty à l'est et Tincourt à l'ouest. Ses coteaux (625 ha) sont exposés plein sud, ce qui permet de développer la culture de la vigne et la production de vin de Champagne. Venteuil compte près de 60 vignerons producteurs.

Une image issue de Google earth montre ci-dessus Venteuil et ses deux hameaux. On remarque la Marne couler en fond de vallée. Il y a plus de 200 mètres de dénivellation entre le bas et le somment du coteau. Sur celui-ci et autour du village, les petites parcelles s'organisent, traversées par des voies carrossées que les exploitants-récoltants empruntent pour cultiver leurs vignes.

En dessous, deux vues de Venteuil prises d'avions et du coteau d'en face. On voit bien le rayonnement des routes et des parcelles depuis le village. On note la faible superficie du bâti (moins de 2 kilomètres carré), la prédominance de maisons et l'absence d'infrastructures industrielles ou de loisirs.



Venteuil n'est pas un village isolé (moins de 10 km d'Epernay, moins de trente minutes de Reims en voiture). Pourtant, sa population décroît au fil du temps. Voici l'évolution démographique de Venteuil depuis 1962 (source INSEE) :
1962 562 habitants

1968 568 habitants

1975 580 habitants

1982 571 habitants

1990 553 habitants

1999 558 habitants

Ses habitants sont majoritairement des citadins qui ont choisi de vivre à la campagne tout en travaillant dans les villes proches, parfois jusqu'en région parisienne (le TGV passe à Reims, on met une heure en TER d'Epernay à Paris)

La proximité de quelques villes et l'intense utilisation de la voiture par les Venteuillats ont considérablement réduit la présence de services importants : si l'école continue à fonctionner (les couples jeunes avec enfants sont nombreux), il ne reste qu'un magasin (une boulangerie) et le passage hebdomadaire d'un commerçant itinérant sur la place de l'église.



Le village fait preuve de dynamisme

-par la modernité de sa production agricole. Voici un site d'exploitant-récoltant.
Voici une vidéo montrant le traitement des vignes par hélicoptère.


-par le développement de son tourisme, (ex : chambres d'hôtes, tourisme fluvial).



Agriculture, commerce et tourisme s'intriquent alors.


Des touristes revenant d'un séjour en région parisienne ou descendant du Nord peuvent visiter les caves des exploitants-récoltants et goûter aux produits. Agritourisme et tourisme œnologique (donc culturel) se mêlent intimement, conduisant les vignerons d'hier à mettre en scène leur environnement de travail et à entretenir un paysage de terroir protégé (Parc régional de la Montagne de Reims).

II Un village sénégalais au cœur de la savane.

Selon Google earth, un tel village ressemble à cela :

Un groupement de quelques cases entourées de terres agricoles mêlant pâtures et champs de céréales (sorgho, mil). on ne note pas la présence de matériels agricoles modernes. Des pistes relient le village à d'autres lieux très éloignés à travers la savane. L'isolement est grand d'autant que la population locale possède rarement des moyens de locomotion motorisés. Ce type de villages est à l'écart des grandes régions touristiques du littoral. On peut supposer que l'exode rural y est important : fuite due de la sécheresse (réduction de la durée des saisons humides dans la région) ou au manque de services et d'infrastructures locaux (écoles, hôpitaux).

Pourtant, loin des clichés sur la pauvreté de l'Afrique rurale de l'ouest et sur l'inévitable exode rural qui y sévit, voici deux exemples montrant un dynamisme rural surprenant :

Malgré les calamités régulières, les villageois du Sénégal ne sont pas condamnés à quitter leur terre pour se rendre en ville :
"[...] cet exode rural est peut-être en train d'être inversé. La densité et le faible coût des transports en commun favorise les campagnes car l'habitant du petit village reculé peut très bien se rendre en ville pour quelques achats ou voir la famille sans pour autant devoir y résider plusieurs jours. L'état des routes tend à s'améliorer et les travaux de la nouvelle autoroute dont le premier tronçon est déjà presque achevé (mai 2007) va profiter à la campagne plus qu'à Dakar. En outre, l'avènement du téléphone portable a permis aux villages de ne plus être isolés, surtout en cas de problème sanitaire. Alors qu'il pouvait falloir des heures il y a dix ans pour joindre une localité munie d'un téléphone et appeler une ambulance ou un taxi, c'est l'affaire aujourd'hui de quelques secondes.
Malgré tout, un certain nombre de «campagnards» ont dû s'installer en ville ces dernières années. Beaucoup ont commencé à fuir au cours des grandes sécheresses des années 80. Mais durant les premiers jours de l'hivernage, ils retournent dans leur grande majorité aider la famille dans les champs. Chaque sinistre agricole voit cependant partir des milliers de ruraux vers la ville : les criquets pélerins en 2004, les pluies de janvier 2002, la sécheresse 2003, etc.... sont autant de crises qui décident les paysans à partir. "
Source : Senegalaisement.com
Voici une vidéo montrant des efforts entrepris par une ONG européenne pour que les ruraux sénégalais restent au village.

Notons enfin que de tels villages développent des liens ténus avec le reste du monde, dans le cadre de la mondialisation : certaines de leurs productions sont commercialisées en Afrique et dans le reste du monde (l'arachide sur le marché d'Abidjan); la présence d'une forte communauté émigrée en Europe permet d'entretenir des flux financiers entre le village et une autre continent (le reversement des salaires aux clans).

III Des parcelles géométriques au Dakota du sud (Etats-Unis).


Habiter le monde rural nord-américain, c'est travailler comme exploitant agricole (farmer) dans une exploitation isolée, au milieu de plusieurs townships (carrés cultivés de 8 ha de côté). C'est cultiver une ou deux céréales (comme ici le soja ou le maïs) dans le cadre d'une production intensive et commerciale. C'est pratiquer une agriculture moderne et mécanisée, qui compense la faible densité humaine (et le défaut de main d'œuvre locale) par l'utilisation de machines adaptées aux grandes surfaces cultivées. C'est vivre sur une gigantesque plaine de plusieurs milliers de kilomètres de long, avec autour de soi un paysage répétitif et monotone.

Habiter le Dakota du sud, c'est aussi être rural en vivant dans une résidence pavillonnaire tout en travaillant dans la ville la plus proche.



Voici ce qu'en dit un farmer nord-américain :

"Le paysage ici, c’est le maïs et le soja à perte de vue. Les rendements [quantité de production agricole] sont élevés. ma ferme de 300 hectares est assez grande. Travailler la terre, c’est un bon métier. Je m’en sors à peu prés tout seul. Ma femme et moi sommes allés à l’université et mes enfants y sont actuellement. Ma femme travaille dans une banque en ville. Mais qu’il y ait de la sécheresse comme cette année avec les dépenses qui continuent à courir, la situation devient vraiment difficile. Aujourd’hui, j’ai demandé à des ingénieurs de venir évaluer mes récoltes."
D’après le site Muséum Agripolis, 2009.


Ce texte décrit bien une manière particulière d'habiter un monde rural peu dense et isolé : on y pratique une agriculture moderne (l'accès aux ingénieurs agricoles, l'abondance de machines suggérée par le fait que le témoin travaille tout seul), liée aux grands circuits du commerce mondial (la monoculture) ; on y vit en liaison avec le monde urbain (les enfants à l'université, l'emploi de la femme).

Cahier de textes 3eC : histoire.

Interrogation des élèves sur les Grands vainqueurs de la guerre, sur l'émergence de superpuissances.

Trace écrite sous forme de texte à trous.

La France durant la Deuxième Guerre mondiale.

I La France de Vichy.

Écoute du discours du 17 juin 1940 de Pétain (audio) et relecture et analyse à partir du texte. On rappelle le contexte historique, on note quelques inexactitudes du Maréchal. On analyse la carte de la France de 1940.

-pour le 22/11/2010 : document 5 p 101, questions 1 à 4, sur le cahier.

Cahier de textes 5eA : histoire et géographie.

Correction du travail sur le château de Bonaguil (image + texte) et complément des fiches.

La pauvreté dans le monde.

Travail en atelier. Les élèves analysent deux études de cas : La campagne malienne et un slum de Bombay. (autonomie 30 minutes + 30 minutes à la prochaine séance). TP noté.

Cahier de textes 5eB : histoire et géographie.

Correction du travail sur le château de Bonaguil (image + texte) et complément des fiches.

La pauvreté dans le monde.

Travail en atelier. Les élèves analysent deux études de cas : La campagne malienne et un slum de Bombay. (autonomie 30 minutes + 30 minutes à la prochaine séance). TP noté.

Cahier de textes 6eD : géographie.

Trace écrite de la correction (mise en perspective) et localisation de Chicago et de l'Amérique sur les cartes générales.

Habiter le monde rural.

I Habiter un village viticole français : Venteuil.

Entrée par l'analyse d'une bouteille de Champagne et de son étiquette. + exposée d'une élève  de 6eC, liée au monde viticole de la Champagne, avec un questionnement de la classe. Localisation du producteur dans la commune(cartes à différentes échelles, situation par rapport aux métropoles voisines et à la Marne) et définition du milieu de production (espace rural, Champagne = campagne, vignes). Analyse d'un paysage (photographie latérale) : définition des unités paysagères (avec une vue Google Eath).

Cahier de textes 6eC : géographie.

Habiter Venteuil : l'agriculteur. Les élèves localisent la maison de l'agriculteur qui fabrique la bouteille décrite en classe et ses parcelles. On explique l'organisation du travail viticole (matériel, entretien et logique de l'organisation des routes de vignes en fonction du milieu), son impact sur le niveau de vie de l'exploitant, la modernité  de ce travail agricole, à l'aide d'images. Une élève liée au monde viticole de la Champagne fait un rapide exposé sur ce qu'elle connaît, afin de recouper les informations données durant le cours.

jeudi 18 novembre 2010

Cahier de textes 5eA : histoire.

Lecture de trois textes de Chrétien de Troyes + analyse d'enluminures afin de dégager trois grands aspects de la vie du seigneur : sa qualité de chevalier (technique militaire et code moral vus à travers un apprentissage), le contrôle des mœurs (courtoisie, code moral, respect dû à l'Église), la vie de cour au sein du château.

Trace écrite : tableau + schéma complétés.

-pour le 19/11/2010 : prendre ses affaires d'histoire et de géographie. Compléter le croquis du château avec le document 3 p 37.
-pour le 02/12/2010 : DS sur les seigneurs et les paysans au Moyen-âge.

Cahier de textes 5eB : histoire.

Lecture de trois textes de Chrétien de Troyes + analyse d'enluminures afin de dégager trois grands aspects de la vie du seigneur : sa qualité de chevalier (technique militaire et code moral vus à travers un apprentissage), le contrôle des mœurs (courtoisie, code moral, respect dû à l'Église), la vie de cour au sein du château.

Trace écrite : tableau + schéma complétés.

-pour le 19/11/2010 : prendre ses affaires d'histoire et de géographie. Compléter le croquis du château avec le document 3 p 37.
-pour le 02/12/2010 : DS sur les seigneurs et les paysans au Moyen-âge.

Cahier de textes 5eC : histoire.

TP sur la pauvreté (30 minutes).

-pour le 02/12/2010 : DS sur les seigneurs et les paysans au Moyen-âge.

Cahier de textes 6eD : histoire et géographie.

Fin de la trace écrite (colonisation) + carte complétée. Fiches collées. Correction du travail (pp 36-37) sur le sanctuaire panhellénique de Delphes (définition des termes sanctuaire et panhellénisme, description de la prophétie de la Pythie, mélange de gestes religieux et a religieux -sports, théâtre).


Devoir maison sur Chicago rendu. Début de correction.

-pour le 02/12/2010 : DS sur le monde grec antique.

Cahier de textes 6eC : géographie.

Trace écrite de la correction (mise en perspective) et localisation de Chicago et de l'Amérique sur les cartes générales.

Habiter le monde rural.

I Habiter un village viticole français : Venteuil.

Entrée par l'analyse d'une bouteille de Champagne et de son étiquette. Localisation du producteur dans la commune(cartes à différentes échelles, situation par rapport aux métropoles voisines et à la Marne) et définition du milieu de production (espace rural, Champagne = campagne, vignes). Analyse d'un paysage (photographie latérale) : définition des unités paysagères (avec une vue Google Eath) + définition du relief de plateau.

-pour le 02/12/2010 : DS sur le monde grec antique.

Cahier de textes 3eC : histoire.

Evocation des étapes de la reconquête alliée : cartes + croquis (cours) + photographies.

III Le bilan d'une guerre mondiale.

Entrée par le tableau statistique des morts militaires et civils. Analyse du basculement de la guerre vers une  une destruction des civils. Le bilan matériel est vu à travers des photographies de villes françaises (Caen) et allemandes (Dresde) bombardées. On rappelle les dégâts de Tokyo ou d'Hiroshima. On évoque l'épuisement économique (ressources, budgets) des belligérants avec l'exemple de la Grande-Bretagne.

L'évocation des morts civils (photo de la libération des camps et des effets d'Hiroshima -flash) amènent à une réflexion sur les limites morales dépassées durant le conflit et la volonté de juger les responsables (évocations des procès de Nurembreg et de Tokyo et notion de crime contre l'humanité expliquée). On évoque rapidement la naissance des Nations unies.

-pour le 02/12/2010 : DS type brevet -réviser le Front populaire et la Deuxième Guerre mondiale + les acteurs de la démocratie.

lundi 15 novembre 2010

Changement d'horaires.

Les cours du mardi 16 novembre sont reportés :

6eD : au jeudi 25 novembre, de 16 h 30 à 17 h 30.
5eB : au jeudi 25 novembre de 15 h 30 à 16 h 30.
5eA : au mardi 31 novembre de 16 h 30 à 17 h 30.

Les cours du mardi 7 décembre sont reportés :

6eD : au jeudi 9 décembre, de 16 h 30 à 17 h 30.
5eB : au jeudi 9 décembre de 15 h 30 à 16 h 30.
5eA : au mardi 14 décembre de 16 h 30 à 17 h 30.

Cahier de textes 5eC : histoire et géographie.

Correction du travail sur le château de Bonaguil (image + texte) et complément des fiches.

La pauvreté dans le monde.

Travail en atelier. Les élèves analysent deux études de cas : La campagne malienne et un slum de Bombay. (autonomie 30 minutes + 30 minutes à la prochaine séance). TP noté.

Cahier de textes 6eC : histoire.

Fin de la trace écrite (colonisation) + carte complétée. Fiches collées. Correction du travail (pp 36-37) sur le sanctuaire panhellénique de Delphes (définition des termes sanctuaire et panhellénisme, description de la prophétie de la Pythie, mélange de gestes religieux et a religieux -sports, théâtre).

Devoir maison sur Chicago rendu. Début de correction.

Cahier de textes 3eC : histoire.

Explication du processus d'entrée dans la résistance + description des différentes formes de résistance. L'attentisme général s'explique par la dureté de l'occupation (ravitaillement, pillage des matières premières et des finances d'état, réquisitions de main d'œuvre). Une nuance est faîte entre l'occupation à l'est et à l'ouest de l'Europe.

Trace écrite.

1/ Des populations terrorisées.
2/ Un continent pillé.
3/Collaborer ou résister ? 


vendredi 12 novembre 2010

Cahier de textes 6eD : histoire.

Trace écrite (fiche tableau) + carte de la Méditerranée (VIIIe - VIe siècle avant J-C) complétées. Diffusion d'un extrait d'O'Brother (chant des sirènes) pour clore l'étude (Histoire des arts).

Étude de la fondation de Massalia par les Grecs de Phocée (carte et extrait de Justin). Travail sur les hypothèses émises par la classe (raison du départ de Simos et Prôtis).

-pour le 16/11/2010 : prendre ses affaires d'histoire et de géographie + documents pp 36-37, questions 1, 2 et 3 p 37.

Cahier de textes 6eC : histoire.

Trace écrite (fiche tableau) + carte de la Méditerranée (VIIIe - VIe siècle avant J-C) complétées. Diffusion d'un extrait d'O'Brother (chant des sirènes) pour clore l'étude (Histoire des arts).

Étude de la fondation de Massalia par les Grecs de Phocée (carte et extrait de Justin). Travail sur les hypothèses émises par la classe (raison du départ de Simos et Prôtis).

-pour le 15/11/2010 : prendre ses affaires d'histoire et de géographie + documents pp 36-37, questions 1, 2 et 3 p 37.

Cahier de textes 5eA : histoire.

Trace écrite sur la vie des paysans et les rapports entre paysans et seigneurs.

Analyse de quelques aspects de la vie des seigneurs à travers des extraits de la littérature arthurienne (Chrétien de Troyes) + illustrations : Histoires des arts.

Cahier de textes 5eB : histoire.

Trace écrite sur la vie des paysans et les rapports entre paysans et seigneurs.

Analyse de quelques aspects de la vie des seigneurs à travers des extraits de la littérature arthurienne (Chrétien de Troyes) + illustrations : Histoires des arts.

Cahier de textes 5eC : histoire.

Lecture de trois textes de Chrétien de Troyes + analyse d'enluminures afin de dégager trois grands aspects de la vie du seigneur : sa qualité de chevalier (technique militaire et code moral vus à travers un apprentissage), le contrôle des mœurs (courtoisie, code moral, respect dû à l'Église), la vie de cour au sein du château.

Trace écrite : tableau + schéma complétés.

-pour le 15/11/2010 : prendre ses affaires d'histoire et de géographie. Compléter le croquis du château avec le document 3 p 37.

Cahier de textes 3eC : histoire.

Trace écrite terminée : fiche sur Abraham Bomba + chronologie de la Shoah (vignettes à coller dans l'ordre chronologique). Évocation par le professeur de la terreur ordinaire subie par les civils à travers l'exemple du massacre de Lidice et des exécutions d'otages à la suite de l'attentat contre Heydrich (mai 1942). Mise en perspective avec une carte de vœux de 1942 (propagande nazie "Notre mère l'Europe") : caractère sournois de la terreur.

Les réactions sont vues à travers trois attitudes (hypothèses d'élèves) : collaboration (écoute d'une émission de Radio Paris sur le départ de SS français vers le front de l'est) avec description des différentes formes existantes ; résistance (évocation de la commémoration du 11 novembre 1940) avec une description brève des différentes formes existantes.

jeudi 11 novembre 2010

11 novembre 1940, premier grand acte de Résistance en France.

On commémore aujourd'hui le soixante-dixième anniversaire du premier acte de résistance en France. Le 11 novembre 1940, à Paris, Place de l'Étoile, des centaines de  lycéens et d'étudiants convergèrent vers la tombe du Soldat inconnu, pour rendre hommage aux combattants disparus de la Grande guerre et, dans le même mouvement, braver l'interdiction de toute manifestation publique imposée par  les autorités allemandes et par la Préfecture de police de Paris le veille.

11 novembre 1940, sur les Champs-Elysées, la jeunesse criait : "Vive de Gaulle"
par Alain Vincenot
 
En ce mois de novembre 1940, Paris, capitale d’une grande nation effondrée, humiliée, a pris des allures de ville soumise. Certes, les soldats allemands se montrent « korrects » avec la population, mais l’Occupation se lit sur les panneaux de signalisation désormais rédigés en caractères gothiques et les bannières rouge et noir qui balafrent les façades des bâtiments réquisitionnés. Des affiches conseillent : « Faites confiance au soldat allemand. » Le mois précédent, le 24 octobre, sur un quai de la gare de Montoire, paisible bourgade du Vendômois, le maréchal Pétain a serré la main d’Hitler. Le long d’une voie, était garé un train spécial frappé de la croix gammée qui remontait d’Hendaye où le Führer avait rencontré Franco. Le vainqueur de Verdun avait, lui, fait en voiture le voyage depuis Vichy. Après son appel à cesser le combat le 17 juin et l’armistice signé, le 22 juin, en forêt de Compiègne, dans la clairière de Rethondes, là-même où, le 11 novembre 1918, l’Allemagne avait admis sa défaite, il engageait officiellement la France dans la collaboration.

L’Etat français.
Dans le pays, l’atmosphère s’alourdit. Le 27 août, l’Etat français, qui désormais remplace la République, a supprimé le délit d’injure raciste. Le 27 septembre, les Allemands ont publié une ordonnance imposant le « recensement des juifs et de leurs biens en zone occupée ». Le 3 octobre, Vichy a promulgué le premier statut des juifs. Le 19, la mention « juif » ou « juive » est devenue obligatoire sur les cartes d’identité des israélites. Des mesures qui heurtent la jeunesse. Dans son numéro spécial de la rentrée, la revue de l’Union des étudiants et lycéens communistes de France (UELCF), La Relève, s’indigne : « Antisémitisme, xénophobie, démagogie sont devenus les fondements de la politique du gouvernement de Vichy. On tourne le dos à la vraie culture et à l’intelligence. A la porte les usurpateurs de Vichy, l’université française ne sera pas fasciste ! »


Arrestation de Paul Langevin.
Le 30 octobre, la Gestapo a arrêté un éminent physicien, Paul Langevin, professeur au Collège de France, qui, en 1934, avait participé à la création du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Dans l’après-midi du 8 novembre, au Quartier latin, que quadrille un imposant dispositif de policiers français et d’automitrailleuses allemandes, des universitaires et des étudiants de toutes tendances politiques participent à un rassemblement de soutien au chercheur emprisonné. Une information circule : rendez-vous le 11 novembre sur les Champs-Elysées. D’autres appels vont se succéder : les étudiants communistes, les jeunes socialistes du mouvement Les Faucons rouges, les gaullistes de Maintenir, la radio de Londres…Des tracts vont être distribués dans les lycées, à la corpo de droit, à la Sorbonne, dans les cafés du Quartier latin. Sur l’un d’eux, on peut lire : « Le 11 novembre est resté pour toi jour de fête nationale. Malgré l’ordre des autorités allemandes, il sera jour de recueillement. Tu n’assisteras à aucun cours, tu iras honorer le Soldat inconnu à 17 h 30. Le 11 novembre 1918 fut le jour d’une grande victoire, le 11 novembre 1940 sera le signal d’une plus grande encore. Tous les étudiants sont solidaires pour que vive la France. Recopie ces lignes et diffuse-les. » De leur côté, la kommandantur parisienne et la préfecture de police ont interdit « toute cérémonie commémorative ou démonstration publique ». Les journaux ont également publié cet avis : « Les administrations publiques et les entreprises privées travailleront normalement le 11 novembre prochain à Paris et dans le département de la Seine. »

Un jour historique.
Le matin du 11 novembre, devant une nef comble, Mgr Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, accueille chaleureusement le maréchal Pétain : « Nous demandons à Dieu, monsieur le Maréchal, de bénir votre personne vénérée et respectueusement aimée, et de lui permettre de mener à bien son œuvre courageuse et magnifique de renouveau, pour le bonheur de la France, dotée, une fois de plus par la providence, au milieu de ses infortunes, de l’homme capable d’atténuer son malheur, de reconstruire ses ruines, de préparer l’avenir. » Bientôt, l’admiration du prélat pour le Maréchal va s’émousser. Il va notamment inciter les institutions catholiques de son diocèse à cacher les enfants juifs. Arrêté en mai 1944 par la Gestapo, il sera déporté à Dachau. Le 22 juin 2001, le mémorial Yad Vashem de Jérusalem l’honorera à titre posthume de la médaille des Justes. Toujours dans la matinée du 11 novembre, des inspecteurs de police se rendent dans les lycées parisiens. Ils ne remarquent rien de particulier. Des agents allemands visitent les facultés : même constat. C’est à partir de 16 heures, à la sortie des cours, que des petits groupes se dirigent, à pied ou en métro, vers les Champs-Elysées. Puis l’avenue va résonner de La Marseillaise et du Chant du départ. Des cris s’élèvent : « Vive la France », « Vive de Gaulle », « A bas Pétain », « A bas Hitler », « Libérez Paul Langevin ». Certains manifestants arborent des rubans tricolores. D’autres brandissent un drapeau ou deux gaules, en référence au chef de la France Libre. Des lycéens de Janson-de-Sailly déposent une croix de Lorraine faite d’œillets teints en bleu sur la dalle sacrée de l’Arc de Triomphe. Samuel Tyszelman, 19 ans, surnommé « Titi », vient du IVe arrondissement. Il sera fusillé le 19 août 1941 pour sa participation à une autre manifestation, sur les grands boulevards. Avant de mourir, il écrira à ses parents : « Si dans ma vie je vous ai parfois fait quelques misères, pardonnez-moi ; d’ailleurs, je suis sûr que vous m’avez pardonné. » Autour de l’Arc de Triomphe, les policiers français conseillent aux jeunes de déguerpir. En vain. Soudain, vers 18 heures, surgissent des soldats allemands, certains sur des side-cars ou à bord de véhicules qui foncent en zigzag sur la chaussée et les trottoirs au milieu de la foule. Matraques et crosses de fusils s’abattent sur les dos et les têtes. Des coups de feu sont tirés. Bilan de cette journée : une dizaine de blessés, un millier d’interpellations et une centaine d’incarcérations à la prison du Cherche-Midi et celle de la Santé.

Les larmes du général.
Plus tard, Maurice Schumann, porte-parole de la France libre à la radio de Londres, dira : « L’importance politique de l’événement a aussitôt égalé son importance morale. Pour rétablir le rang de la France dans le camp des futurs vainqueurs, le général de Gaulle entendait prendre appui sur un peuple qui n’était ni complice ni résigné́. Il comprit sur-le-champ que l’élite de notre jeunesse lui apportait un renfort inestimable. Quand je lui lus le passage d’un récit qui décrivait les « deux gaules » brandies par des manifestants, il écrasa furtivement une larme. Pour la première fois depuis le 18 juin, la gratitude et la fierté l’emportaient sur le chagrin. »

France-Soir, 11 novembre 2010.


On peut lire un autre récit de cette journée par ici (site resistance-ftpf.net) ou par ici (site Chemins de mémoire).


Plusieurs témoignages ont été publiés ce matin dans la presse . Des personnes de plus de quatre-vingt ans, qui se sont engagées dans la Résistance durant leurs années de lycée, à la suite de l'action menée à Paris le 11 novembre 1940.

Michel Agnellet :
"[...] Les deux Pierre, Jean, Jacques et Lucien, cinq martyrs du lycée Buffon fusillés au matin du 8 février 1943 par les nazis. Ses camarades du lycée parisien entrés en guerre un certain 11novembre 1940. Cela fait 70 ans aujourd'hui, mais Michel Agnellet se moque bien des anniversaires, n'attend pas les défilés pour rendre les hommages. "Ce jour-là, des centaines de lycéens ont convergé sur les Champs-Élysées pour commémorer l'Armistice de la première guerre mondiale, se souvient-il. On a fait ça pour dire merde à Hitler. C'était notre entrée en guerre". Michel a treize ans. Six mois plus tard, il devient le plus jeune engagé militaire de France. Inscription officielle au carnet militaire à l'appui. Stylos et compas deviennent alors fusils et mitraillettes… Les compositions de cocktails molotov remplacent les formules de chimie. "Notre maquis, c'était le lycée", note-t-il. Des simples croix de Lorraine tracées sur les murs, ces minots passent aux actes radicaux : sabotage, déraillements de train, exécutions...Leur jeune âge en fait des combattants insoupçonnables. Ils mènent leurs actions au nez et à la barbe des Allemands [...]."
D'après la Provence, 11 novembre 2010.


Pierre-André Dufetel :
"[...] De la manifestation du 11 novembre 1940, l’homme qui était alors lycéen à Condorcet, garde le souvenir d’« un mouvement individuel, spontané et patriotique ». Face au soldat allemand qui vient de lui donner un coup de crosse, il se rappelle très bien avoir crié : « Bande de salauds! » Résistant de la première heure, même si, « en 1940, le mot n’existait pas », il rejoint son père, ancien combattant de la guerre 1914-1918 et amputé d’un bras, dans la Résistance à Boulogne-sur-Mer. Arrêté par la Gestapo en septembre 1942, son père sera déporté en Prusse orientale d’où il ne reviendra pas. Pierre-André aura plus de chance : interné quatre mois dans un camp de concentration espagnol où il perdra 20 kg, il est libéré grâce à l’intervention de la Croix-Rouge. Et rejoint les États-Unis où il deviendra pilote de chasse. De retour en France à la fin 1946, il reprend ses études d’architecte à Paris : il sera Grand Prix de Rome d’architecture en 1952.[...]"

D'après le Parisien, 11 novembre 2010.


Pour une mise en perspective plus générale de l'événement dans le cadre de la Résistance française, une excellente vidéo d'Olivier Wievorka (Curiosphère.TV)  

Pour une analyse  des rapports entre la Jeunesse et l'esprit de Résistance, l'incomparable apport de Raymond Aubrac.