dimanche 12 septembre 2010

La Chine, entre croissance démographique et développement durable.

Pour entrer dans la question : les Jeux olympiques de 2008 ont été organisés à Pékin, dans une ville de près de 10 millions d'habitants parmi les plus polluées du monde. Comment organiser un évènement sportif mondial dans un tel contexte environnemental ? Voici le point de vue officiel du régime sur la question !




I Les dynamiques démographiques en Chine : une population immense qui vieillit et dont la croissance ralentit. Quelques chiffres...

-nombre d'habitants : 1,3 milliard (2005) contre 542 millions en 1949.

-taux d'accroissement naturel (2007) : 5 pour mille.

-espérance de vie (2007) : 72 ans (70 ans pour les hommes, 74 ans pour les femmes), contre 39 ans en 1950.

-indice de fécondité (2007) : 1,6 enfant par femme contre 6,6 en 1950.

-Les plus de 65 ans constituent 8 % de la population (2008), contre 4,9% en 1982.

-En 2030, la Chine va probablement atteindre 1,45 milliard d'habitants mais sera dépassée par l'Inde (1,5 milliard d'habitants).

Une carte de la densité de la population chinoise.

Les quatre grandes campagnes démographiques de la Chine entre 1956 et 1984 :

1956-Première campagne de planification des naissances (avortements provoqués, stérilisation, diffusion de la contraception).

1962-Deuxième campagne de planification des naissances (retard de mariage en ville).

1972-Troisième campagne de planification des naissances (enfant unique avec aggravation des contraintes administratives et économiques sur les couples).

1984-Recul des autorités dans les campagnes et multiplication des autorisations pour un deuxième enfant.


II Trois exemples de problèmes de développement durable pour la population chinoise.

1-L'augmentation globale des émissions de gaz à effet de serre (dont la Chine participe pour 21 %) provoque des sècheresses chroniques dans le centre du pays. Elle prive d'eau des agriculteurs nombreux mais pauvres.



2-La pollution est une conséquence de l'augmentation de la population, de sa littoralisation et de son industrialisation.

"Dans les années 1950 [la Chine] a développé une industrie lourde très polluante. celle-ci est toujours d'actualité, en relation notamment avec l'usage du charbon, qui demeure en Chine la principale source d'énergie. La pollution atmosphérique, le smog, touche les mégapoles, Shanghaï, Pékin...La Chine souffre aussi d'une forte pollution de l'eau (...)et d'une gestion des déchets insuffisante."

D'après Yvette Veyret et Jacqueline Jalta, Développement durable, tous les enjeux en douze leçons, Paris, Autrement, 2010.


"La pollution de l'air de la Chine s'est aggravée cette année, pour la première fois depuis 2005, en raison des tempêtes de sable, du nombre croissant de voitures et de l'augmentation des chantiers en cette période de reprise. Le nombre de jours où la qualité de l'air est considérée comme bonne dans les 113 principales villes du pays a baissé de 0,3 point de pourcentage sur les six premiers mois de l'année, selon le ministère de l'environnement. Ces villes n'avaient pas connu une baisse depuis 2005, a précisé le ministère lundi.

Le niveau des particules inhalables, une mesure importante de la pollution, a également crû pendant la même période pour la première fois depuis 2005, du fait des tempêtes de sable du printemps. "Le démarrage de plus de chantiers et de projets industriels cette année en raison de la reprise économique et une augmentation rapide des automobiles en sont également la cause", a ajouté le ministère.

Par ailleurs, plus d'un quart des eaux en Chine sont polluées et ne peuvent être utilisées que pour un usage industriel ou agricole. Les pluies acides ont également été un problème au premier semestre : sur les 443 villes que le ministère a étudiées, 189 en sont victimes. Et dans huit endroits, dont un quartier de Shanghaï, la pluie qui est tombée était acide en permanence.
Le ministère de l'environnement a souligné qu'en dépit de certaines améliorations, la Chine fait toujours face à une situation "grave" en matière de pollution. Ce pays est l'un des premiers pollueurs de la planète après trente ans de forte croissance économique. Selon une étude publiée en mars par la revue britannique médicale The Lancet, la pollution de l'air dans le pays asiatique provoque 1,3 million de morts prématurées par an dues aux maladies."

Le Monde.fr, 27/07/2010.

3-Des inégalités de développement s'étendent dans la société, à toutes les échelles.

Quelques chiffres...

A l'échelle du pays...

-Une disparité entre garçons et filles. En 2008, 120 garçons naissent pour 100 filles.

-Une disparité entre ruraux (57 % de la population totale en 2008) et urbains (43 % de la population totale en 2008). La population urbaine est trois fois plus riche que la population des campagnes. L'espérance de vie est de 75 ans en ville, 69 à la campagne. 70 % des dépenses de santé publique sont affectées aux villes.

-Une disparité de richesse entre l'est et l'ouest du territoire (une carte par ici).

A une échelle régionale...

-Une disparités entre Hans (ethnie majoritaire venant de l'est) et les ethnies autonomes de l'ouest. Ainsi les Ouïgours du Xinjiang voient arriver depuis les années 1950 des Hans des régions littorales et centrales qui ont modernisé leur région. En 2006, la répartition des deux groupes est quasiment identique (les Ouïgours représentent 44% de la population locale, les Hans 40 %).

"Comme les Tibétains, les Ouïgours se sentent depuis longtemps économiquement marginalisés sur leur propre territoire. moins éduqués, moins bien formés et concentrés dans les zones rurales, ils ont du mal à rivaliser avec les Hans (...)"Les Ouïgours en veulent aux Chinois de l'intérieur qui s'installent dans la région et prennent tous les emplois, les bons comme les mauvais."

D'après Sim Chi Yin, The Straits Times, repris par Courrier International, 06/08/2009.

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