mardi 7 septembre 2010

Samoëns, une commune rurale et touristique durable.

Samoëns est une commune de Haute Savoie. Elle est située dans la vallée du Haut-Giffre, en plein cœur du massif alpin français Elle compte un peu plus de 2300 habitants. Ce petit bourg rural (son nom désigne les sept « monts » ou alpages communaux dont ses anciens occupants jouissaient) devient dans le courant des années 1960, un lieu touristique important. L’hiver, les activités de ski attirent de nombreux touristes : la commune a une capacité d’environ 20 000 nuitées (source : office du tourisme de Samoëns). Depuis une dizaine d’années, un tourisme estival et « vert » suscite un engouement croissant. En 2010, les remontées mécaniques ouvertes l’été pour les adeptes du VTT, de la randonnée ou du parapente, ont connu une augmentation de fréquentation de 20% par rapport à l’année précédente. Cette économie touristique florissante a endigué la chute du nombre d’habitants, amorcée dès le début du XXe siècle (2500 habitants en 1901, 1738 habitants en 1946, 1647 habitants en 1968, 1954 habitants en 1982, 2323 habitants en 1999 –source : Ehess et Insee).

La municipalité veut maîtriser trois enjeux de développement durable:

1-Un développement économique fondé sur le tourisme d’hiver et d’été, dont les aménagements ne compromettent pas les paysages de montagne et l’activité pastorale, et sur le maintien d’une activité d’élevage (préoccupation économique).

2-Une préservation de l’environnement, par la conservation des paysages et de leur biodiversité, par la gestion des ressources en eau sur les pentes de la vallée (préoccupation environnementale).

3-Une volonté de préserver l’identité rurale du bourg et d’y conserver ses habitants, d’offrir aux touristes un territoire « authentique », et de préserver tout ce monde de risques importants, liés notamment aux crues brutales du Giffre (préoccupation sociale).

Trois types d'acteurs mettent ces objectifs en oeuvre :

-des acteurs institutionnels (la commune de Samoëns, le SIVM-syndicat intercommunal à vocation multiple du Haut Giffre) assurent un développement harmonieux des activités économiques et des constructions immobilières, le ramassage et le retraitement des déchets, l'aménagement des bords de la rivière.

-des acteurs associatifs œuvrent dans le sens d’un développement plus durable. On peut citer entre autres, l’association de pêche locale qui contribue à une dépollution active de la rivière ou une association d’usagers de l’eau de la Combe Emeru et du Semard, qui œuvre pour la rénovation d’un réservoir de captage d’eau et sa canalisation.

-des acteurs économiques qui misent sur une approche durable de leur activité, depuis les agriculteurs qui invitent les randonneurs à déguster leur production dans le cadre d’un alpage verdoyant, jusqu’aux organisateurs de descentes en eaux vives sur le Giffre (on peut citer Ecolorado).

Un exemple : la gestion de l'eau à Samoëns.

L'eau de la vallée est peu polluée (pas de pollution métallique, peu de pollution agricole avec mois de trente éleveurs, une pollution hivernale due aux skieurs négligeable). Elle est présente en abondance. Mais elle doit néanmoins être gérer avec rigueur. A Samoëns, pas besoin de châteaux d’eau. Situé à proximité de la station Samoëns 1600, le lac des Gouilles rouges est une réserve artificielle d’eau potable de 45 000 m3 qui alimente la station. Sa localisation en hauteur fait qu'elle n'est aps susceptible d'être atteinte par les pollutions humaines environnantes, notamment durant la saison de ski.


Avec les fortes pluies de printemps et d'automne, le débit du Giffre peut brutalement augmenter avec l'apport de nombreuses cascades en amont de la vallée. Pour prévenir les risques d'inondations et protéger les biens et les personnes situées à proximité des berges, des aménagements ont été opérés depuis longtemps. Les travaux d’endiguement du Giffre remontent au XVII et XVIIIe siècles : berges empierrées qui jugulent les crues, digues, écluses (photos ci-dessous).




Ses affluents (torrents) sont également maîtrisés. Le débit de la cascade du Nant d’Ant peut être contrôlé. Plus en aval, le débit de la Valentine est régulé par le lac artificiel de la Joux Plane (1670 mètres d’altitude).

Voici une vidéo montrant une crue du Giffre (2007), au sein d'un lit maîtrisé.



Les plans d'eau et le Giffre ont aussi été aménagé pour assurer l'organisation d'activités estivales :
-des descentes en eau vive, permise par un débit régulé et une faible profondeur du cours d'eau.


-le lac aux Dames, double plan d'eau artificiel qui peut accueillir le trop-plein d'eau d'une crue brutale du Giffre et qui offre des activités de détente multiples (dont un golf aquatique).

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